Mahler – ‘Adagietto : Sehr Langsam’ from Symphony No.5 + Presentation (Cent. record. : Paul Kletzki)

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Mahler – ‘Adagietto : Sehr Langsam’ from Symphony No.5 + Presentation (Cent. record. : Paul Kletzki)

https://youtube.com/watch?v=AfiLyqYRGsg

Nội dung video Mahler – ‘Adagietto : Sehr Langsam’ from Symphony No.5 + Presentation (Cent. record. : Paul Kletzki) 

Gustav Mahler (1860-1911) – Adagietto : Sehr Langsam from Symphony No.5 .
*Click to activate the English subtitles for the presentation* (00:00-04:24)
Philharmonia Orchestra
Conducted by Paul Kletzki
Recorded in 1959, at London
Find CMRR’s recordings on Spotify: https://spoti.fi/3016eVr

Alma Maria Schindler, cette jeune personne de vingt-trois ans, ‘’la plus belle fille de Vienne’’, intelligente et cultivée, fille d’un peintre connu, douée elle même pour la musique, fréquentant depuis sa plus tendre enfance l’élite intellectuelle de la capitale.. Pour Mahler ce fut le coup de foudre.

Wilhelm Mengelberg, le légendaire chef d’orchestre qui régna sur le célèbre orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam de 1895 à 1945 devint un ami personnel des Mahler. Ses notes en marge de sa partition de la cinquième symphonie sont on ne peut plus révélatrices : « Gustav Mahler à Alma ! Au lieu d’une lettre, il lui envoya le manuscrit sans autre explication. Elle comprit et répondit qu’elle viendrait !!! Les deux m’ont raconté cela ! »

Dans la marge de gauche, Mengelberg a écrit un poème dont on ne sait s’il en est l’auteur ou s’il lui fut confié par le compositeur, mais qui épouse la mélodie des premiers violons : Wie ich dich liebe,Du meine SonneIch kann mit WortenDir’s nicht sagenNur meine Sehnsuchtkann ich Dir klagenund meine Liebemeine Wonne ! (Comme je t’aime, Toi mon soleil, Je ne puis avec des mots, Te le dire, Que mon tourment, Puis-je te gémir, et mon amour, Ô toi ma joie !)

Et, à la fin du mouvement, au bas de la page, Mengelberg ajoute : « Si la musique est un langage, en voici la preuve. Il lui dit tout en notes et en sons, en musique. »

L’adagietto a été l’une des premières œuvres de Mahler à connaître une grande popularité et on l’a souvent extrait de la symphonie à laquelle il appartient pour le jouer seul. Il a aussi plus d’une fois fait office de musique de film et servi à souligner le romantisme douloureux de certaines situations. C’est Visconti qui en a tiré les effets les plus remarquables, l’utilisant pour accentuer le contraste entre la beauté de l’enfant et la décrépitude de son adorateur, thème principal de son film.

Le mouvement, qui ne dure que quelques mesures, ménage un moment d’une paix merveilleuse entre le scherzo et le finale. Il a pour thème un poème de Friedrich Rückert que Mahler avait mis en musique en 1904 et qui se termine sur les vers suivants.

Ich bin gestorben dem Weltgetümmel und ruh’in einem stillen Gebiet ! Ich leb’allein in meinem Himmel, in meinem Lieben, in meinem Lied. (Je suis mort au tumulte du monde et repose dans un lieu tranquille! Je vis seul dans mon paradis, dans mon amour, dans mon chant.)

Cette musique céleste est confiée à la harpe et aux cordes, le rôle de la harpe n’étant pas tant de fournir un accompagnement pour les cordes mais de planer au-dessus d’elles et de faire entendre des sons angéliques qui contrastent avec leur voix plus terrestre. En l’écoutant, on pense aux anges que Fra Angelico a représentés jouant de la harpe du haut des cieux pour encourager les hommes à persévérer dans la vertu. Elle illustre à la perfection le thème de la Mort à Venise, œuvre dans laquelle Mann a voulu souligner le danger que représente la beauté pour un artiste tenté d’essayer, par sa contemplation, d’atteindre l’esprit à travers les sens : il est impossible de posséder la beauté sur cette terre — elle élude notre poursuite et nous ne pouvons la rejoindre que lorsque nous sommes «morts à ce monde».

La beauté de cette mélodie haletante n’est pas faite de sérénité. Comparée au mouvement lent de la Neuvième de Beethoven, elle semble hésitante. On a l’impression qu’à peine parvenue à l’extase elle retombe sur terre pour se relever aussitôt. Le thème sur lequel l’adagietto s’ouvre est le moment le plus calme. La musique se déploie lentement et, après un passage rayonnant pour lequel Mahler a donné l’indication mit Würme (avec chaleur), elle se fait plus intense tandis que la voix vacillante des violons monte de plus en plus haut. La harpe se tait pendant leur ascension puis fait entendre un accord céleste qui provoque leur chute. Ils se laissent tomber dans un glissando vertigineux pour ne plus atteindre de pareilles cimes. Harpe et violons poursuivent ensemble l’exposition hésitante du thème, se séparant pour les dernières mesures..

Mahler – Symphonie No.4 / Adagietto (5) + Presentation (Century’s recording : Paul Kletzki) : https://www.youtube.com/watch?v=TIvTqk9QHp0&list=PL3UZpQL9LIxN65z7QQhLz-X7iL2jeD0bP&index=7

Gustav Mahler PLAYLIST (reference recordings) : https://www.youtube.com/playlist?list=PL3UZpQL9LIxN65z7QQhLz-X7iL2jeD0bP

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